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MEDECINE ESSOUFFLEE ET POLLUTION MEDICAMENTEUSE VERS UNE RÉVOLUTION THÉRAPEUTIQUE

Vers une révolution thérapeutique

Il est des situations qui semblent bien établies et qui soudain vacillent et finissent par s’effondrer.

Un tel scénario se dessine pour la médecine occidentale héritée du 20e siècle et qui, persuadée de sa supériorité, avait imposé sa tutelle mondiale.

Malgré de vastes connaissances acquises dans les sciences fondamentales, la précision de ses diagnostics, les prouesses chirurgicales, les techniques de pointe, un talon d’Achille caché sous un masque de puissance la fragilisait: la thérapeutique.

Les esprits les plus pénétrants ne l’avaient pas soupçonné tant était grandes la quiétude et la foi placées dans la science. Les remèdes chimiques constituaient la pointe du progrès , les savoirs ancestraux, les médecines traditionnelles ne recevaient que rejet et mépris.

En ce début du 21e siècle, surgit le temps des bouleversements, des désillusions. Aux faiblesses et méfaits déjà connus et qui s’amplifient: antibiothérapie en déclin, germes résistants, maladies nosocomiales, tuberculoses hypersésistantes, maladies iatrogènes, vient s’ajouter un nouveau péril qui suscite stupeur et effroi. Il s’agit de la pollution médicamenteuse de l’eau jusqu’aux nappes souterraines. Les répertoires des médicaments, tel le Vidal en France, seront les témoins,  pour les générations futures, des égarements et erreurs d’une époque qui avait semblé glorieuse.

Un contexte aussi préoccupant ne peut s’éterniser. On ne peut continuer à corrompre l’eau jusque dans ses réserves. Que subsistera-t-il alors de l’édifice thérapeutique établi au 20e siècle sur le « tout-chimie »? Sans un sursaut pris à temps, vide et impuissance vont poindre à l’horizon.

La pollution médicamenteuse apparaît comme un véritable séisme qui secoue jusqu’à ses fondements la médecine scientifique dite « moderne » totalement dépendante pour sa thérapeutique des synthèses réalisées par les laboratoires pharmaceutiques.

Alors qu’elle croyait en sa pérennité, la situation actuelle va nécessairement imposer un renouvellement total des conceptions, une révolution dans les moyens de soigner, soulager et guérir.

Ces constations doivent rapidement se frayer un chemin afin de préparer les esprits aux démarches qui s’imposeront inéluctablement dans un futur plus ou moins proche.

Abordons ces démarches:

  • Le retour à la nature, pharmacie géante pourvue de toutes les possibilités.
  • L’exploration des savoirs anciens conservés dans les ouvrages et documents du passé.

Mais, fait regrettable, nous n’avons plus de maîtres comparables à ceux des médecines traditionnelles pour nous enseigner le savoir, le savoir-faire ni la conduites des traitements pour les maladies des plus bénignes aux plus graves. Le travail n’en sera que plus ardu mais il ne doit pas nous décourager. Médecins et pharmaciens, parmi les plus talentueux, faciliteront sans doute la réactualisation et l’élargissement des ressources thérapeutiques puisées dans les flores médicinales européennes.

  • Les modifications profondes dans la formation universitaire dispensée aux étudiants en médecine et en pharmacie.
  • De plus, seraient à prévoir des sorties sur le terrain afin de connaître les plantes médicinales dans leur habitat et de retrouver le contact avec les énergies qui traversent la nature. En même temps, seraient réappris silence, concentration, calme intérieur qui permettraient ultérieurement une meilleure écoute des patients.
  • L’intensification des cultures « bio » des plantes médicinales, herbacées, arbustes et arbres, y compris les vignobles.
  • L’augmentation du nombre des préparateurs en pharmacie compétents pour les actes galéniques.
  • La remise en honneur, en France, du diplôme d’herboriste qui reconnaisse ces auxiliaires utiles de la santé, les autres pays européens étant déjà organisés dans ce domaine.
  • L’augmentation de nombre des laboratoires spécialisés dans les remèdes phytothérapiques.
  • L’élaboration de lois éclairées facilitant l’exercice des médecins et pharmaciens, et adaptées à la thérapeutique du futur où rigueur  et simplicité iraient souvent de pair.
  • La création d’une nouvelle Organisation Mondiale de la Santé (OMS) regroupant l’ensemble des médecines de la planète dont chacune détient une part du vaste patrimoine thérapeutique de l’humanité.

En conclusion, la médecine occidentale doit redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être: une médecine « verte » reliée aux forces de vie de la nature,  non asservie aux puissances matérielles, entièrement libre, laissant aux praticiens toutes leurs prérogatives, leur initiative imprégnée de sagesse, efficace et sans danger de pollution, dans  un grand respect de l’Univers.

Ces conditions réunies, l’avenir verrait sans doute se détacher, comme par le passé, des noms célèbres qui traverseraient les siècles.

Dr Yvette Parès

Professeur à l’Université de Dakar de 1960 à 1992

Dr ès-science

Dr en médecine

Directrice du centre de recherches biologiques sur la lèpre de 1975 à 1992

Directrice de l’Hôpital traditionnel de Keur Massar (Sénégal) de 1980 à 2003

PLANTES MEDICINALES ET PRINCIPES ACTIFS LE REGARD PORTE SELON LES MEDECINES

Août 2009
Dr Yvette Parès

Les médecines oeuvrant à travers le monde, à l’exception de la médecine occidentale du 20e siècle, reposent sur une vision de l’univers propre à leur culture et sur une approche globale du patient dans ses trois dimensions, corps, âme, esprit.

Ainsi, la médecine chinoise considère l’être humain comme le point de convergence des énergies du ciel et de la terre. De là, naissent des circuits intérieurs que des énergies perverses peuvent dérégler.

En médecine africaine, tout être vivant a une âme et les mondes visibles et invisibles sont étroitement liés.

Pour les médecines amérindiennes, la Terre-Mère est sacrée et les chamanes recourent à des états de conscience modifiés qui leur apportent des connaissances applicables aux patients. Ils parlent de « l’esprit de la plante », notion étrange pour l’Occident, la clé pour le comprendre ayant, sans doute, été perdue.

Le rationalisme poussé à l’excès est dessèchement et masque les réalités que d’autres esprits sont à même de percevoir.

L’ensemble de ces médecines respectent profondément les plantes médicinales, herbacées, arbustes et arbres qui occupent une large part dans la thérapeutique.

Mais il convient d’ajouter qu’interviennent aussi des éléments minéraux et  animaux, des cérémonies et des rituels, de la musique et des chants de guérison.

Un exemple concret, celui de la médecine africaine au Sénégal, permettra aux lecteurs qui ne la connaissent pas de découvrir l’attitude des thérapeutes envers les plantes médicinales, auxiliaires de la santé.

Avant de procéder à la cueillette, le temps est pris d’une salutation intérieure et de courtes prières silencieuses. Lors de prélèvements difficiles, au niveau de grosses racines, des chants d’une grande beauté accompagnent  les gestes requis. Dans certains cas, des offrandes sont déposées en signe de reconnaissance.

Les éléments récoltés, feuilles, branchettes, fleurs, fruits, écorces, racines  sont ensuite mis à sécher avec le plus grand soin, à l’ombre ou au soleil.

Puis vient la préparation des médicaments dans un lieu calme où ne pénètrent que le thérapeute et ses aides, et qui avait reçu lors de sa mise en fonction initiale un rituel de bénédiction.

Les médications consistent en mélanges de poudres, décoctions simples ou plus ou moins complexes et macérations prescrits par voie interne. Il s’y ajoute par voie externe, collyres, pommades, mélanges pour bains, inhalations et fumigations sur des charbons ardents. Il est important de noter qu’avec un matériel très simple: pilons, mortiers, marmites, trépieds ou fourneaux pour le feu, peuvent être préparés les remèdes pour les maladies des plus bénignes aux plus graves.

Une exigence est imposée au thérapeute. Il doit avoir l’âme en paix, S’il est contrarié, il doit surseoir aux opérations pharmaceutiques jusqu’au retour du calme intérieur. Des prières entourent ces activités que l’on souhaite bénéfiques pour les patients.

Ce comportement peut surprendre en Occident. Mais que savons-nous de l’influence des ondes émises par nos pensées, nos sentiments sur les êtres et le monde qui nous entoure? Tant d’inconnues restent à découvrir.

Un autre cas peut, dans l’art pharmaceutique, mériter de retenir l’attention. Les plantes médicinales sont utilisées au maximum de leurs capacités.

Lorsque les plantes sont pilées, on sépare , grâce aux tamis, les poudres fines et moyennes et l’on récupère les éléments grossiers qui demeurent en fin de tamisage. Ces trois parties auront chacune leur usage thérapeutique.

Lors de décoctions, de plus ou moins longue durée, le décocté est recueilli. Les plantes restantes, les « mares », ne sont pas rejetées mais récupérées et mises à sécher. Ultérieurement, sous forme de poudres, elles interviendront dans des usages particuliers.

Lorsqu’il s’agit de fruits secs, leurs graines connaîtront diverses utilisations, d’abord sous forme de poudres. Mises à germer, elles donneront des plantules qui, ayant atteint une certaine hauteur, seront introduites en divers traitements. Une autre partie sera disséminée dans la nature afin d’entretenir les ressources médicinales.

Les plantes qui auraient été un peu trop lontemps stockées, sont brûlées et les cendres tamisées répondent à des indications particulières.

Ce bref exposé montre le respect qui entoure les plantes médicinales et l’atmosphère sacrée qui les accompagne. De plus, toutes leurs vertus sont utilisées, excluant le moindre gaspillage.

Il permet aussi d’entrevoir la richesse de l’art pharmaceutique africain au Sénégal et l’étendue des connaissances des praticiens traditionnels…trop souvent assimilés, en Europe, à des « sorciers ».

Qu’en est-il pour l’Occident? Quel est son comportement? Deux attitudes se détachent nettement: 

  • d’une part, le respect dont sont entourées les plantes médicinales de culture « bio » et destinées aux médecines dites alternatives.
  • D’autre part, le comportement de la médecine « scientifique » du 20e siècle et de ses supports des laboratoires pharmaceutiques qualifiés d’industrie.

Matérialiste et sans vision de l’univers, elle ne considère que le corps du patient qui se voit amputé de son âme et de son esprit. La nature lui apparaît comme une étendue pourvoyeuse de végétaux « matières premières » dont on extrait par des opérations brutales des principes actifs réputés majeurs. Les laboratoires se comportent alors en véritables prédateurs, responsables d’hécatombes dans les peuplements médicinaux pour recueillir finalement des quantités très réduites de molécules pures qui seront prescrites comme médicaments. Ils causent par ailleurs de graves préjudices aux populations autochtones avec l’appauvrissement thérapeutique de leur environnement. 

Durant une longue période, ce comportement ne suscita aucune protestation. L’esprit scientifique très réducteur le présentait comme un progrès. Le médicament pouvait être dosé avec la plus grande précision. On échappait ainsi à la complexité non parfaitement quantifiable des plantes utilisées dans leur entier.

Mais les désastres écologiques ainsi provoqués ont fait prendre conscience de l’aberration d’une telle attitude qui, certainement, frappera de stupeur les générations futures.

Le culte de la science a finalement obscurci l’esprit, rendu aveugle et conduit la thérapeutique sur des chemins qui mènent à des impasses.

De plus, le principe actif isolé, privé des accompagnants qui le modulent, exerce une action plus brutale, souvent accompagnée d’effets indésirabes. L’équilibre harmonieux est détruit et, en même temps, sont perdues les autres capacités des plantes médicinales toujours polyvalentes.

« Le monde ruisselle d’intelligence » disait Einstein et les plantes médicinales, amies de notre santé, en sont des réceptacles. On ne peut que s’émerveiller de leurs prodigieuses capacités de synthèse. Dans les conditions les plus simples, avec les éléments du sol et de l’air et le concours des rayons du soleil, elles élaborent, sans bruit, sans pollution, les éléments salvateurs relevant de  nombreuses familles: hétérosides, alcaloïdes, tannins, anthocyanes, flavonoïdes, terpènes, etc…

En présence de ces richesses, les chimistes humains n’ont finalement apporté que pauvreté et qu’une proportion infime des vertus des plantes médicinales.

De plus, les nombreuses manipulations mises en oeuvre concourent à la pollution de la planète et aboutissent  à des médicaments de coût élévé, sources de substantielles entrées financières pour les laboratoires pharmaceutiques. Ainsi s’est progressivement installée la marchandisation de la santé au détriment des véritables intérêts des patients.

En conclusion, médecines traditionnelles et médecine occidentale du 20e siècle portent sur les plantes médicinales et les principes actifs deux visions diamétralement opposées.

Le moment serait venu pour la médecine « scientifique » d’un retour à la sagesse avec la redécouverte des vertus polyvalentes des plantes médicinales basée sur l’harmonieuse association de leurs principes bénéfiques.

Ce revirement mettrait aussi un terme à la déprédation des ressources naturelles et aux préjudices causés aux peuples autochtones qui voient s’amenuiser les moyens

thérapeutiques de leurs propres médecines.

Le 21e siècle apportera sans doute de grands bouleversements qui viendront réparer les erreurs du passé.

Août 2009

Dr Yvette Parès

Professeur à l’Université de Dakar de 1960 à 1992

Dr ès-science

Dr en médecine

Directrice du centre de recherches biologiques sur la lèpre de 1975 à 1992

Directrice de l’Hôpital traditionnel de Keur Massar (Sénégal) de 1980 à 2003

DE LA SCIENCE OCCIDENTALE À LA MÉDECINE TRADITIONNELLE AFRICAINE

7 octobre 2009
Dr Yvette Parès

Docteur Yvette Parès:

Un parcours de la science occidentale

                                à la médecine traditionnelle africaine

 Quels enseignements ?

La recherche scientifique m’avait fortement attirée et passionnée. Trois domaines d’activités s’étaient succédés, ouvrant chacun un horizon nouveau: physiologie végétale, microbiologie du sol avec la mise en évidence de bactéries solubilisant l’or de minerais aurifères et enfin bactériologie avec, en particulier, le bacille de la lèpre, Mycobacterium leprae.

Ce germe était réputé incultivable car il avait résisté à tous les essais au cours d’un siècle. Néanmoins, il paraissait indispensable de reprendre les travaux malgré les difficultés prévisibles.

En 1982, selon les conceptions occidentales, j’exprimai dans la revue « France Africaine » cette nécessité:

Le point fondamental pour une véritable lutte antilépreuse est l’obtention de cultures du bacille de Hansen, de son nom scientifique Mycobacterium leprae.

La culture du germe lépreux rendrait possible, grâce à la technique des antibiogrammes, la recherche de nouveaux médicaments d’origine chimique ou végétale.

C’est dans cette optique dont le caractère réducteur et illusoire m’apparut plus tard que des travaux furent effectués à l’Université de Dakar au Sénégal, de 1969 à 1982.

Près de trois ans s’écoulèrent avec une multitude d’essais toujours négatifs lorsqu’un dernière expérimentation se révéla fructueuse. Une mycobactérie nouvelle était régulièrement cultivée à partir de produits pathologiques lépreux. De toute évidence, elle devait correspondre à M. Leprae.

Des antibiogrammes pratiqués montrèrent l’action bénéfique des plantes antilépreuses de la pharmacopée africaine. Il est des événemments qui bouleversent le cours d’une vie. Ces résultats scientifiques allaient jouer ce rôle inattendu.

La chimiothérapie avait montré toutes ses défaillances,: Les plantes antilépreuses apportaient une alternative qu’il fallait explorer. Une obligation éthique exigeait donc, pour le bien des malades, de demander le renfort d’un autre savoir, celui des praticiens traditionnels de haut niveau dont l’une des spécialités était la lèpre.

Malgré tous les obstacles décrits dans mon ouvrage, il me fut donné d’être accueillie en 1980 par un très grand maître Peul, Dadi Diallo. Puis d’autres thérapeutes vinrent étoffer notre équipe.

L’enseignement comportait la récolte des plantes en brousse,  et l’énoncé de leurs vertus médicinales. Venait ensuite la préparation des médicaments souvent très complexes et enfin la conduite des traitements, traitement général et compléments adaptés aux cas cliniques des patients.

Cet enseignement , par oralité, introduisait dans un monde nouveau, un art médical très différent de la médecine occidentale. Grand savoir, communion avec la nature et sagesse le caractérisaient.

Médecine holistique, la médecine africaine se révélait d’une surprenante richesse thérapeutique. On pouvait mesurer l’écart qui séparait le taitement chimique antilépreux limité à une seule visée: un germe, un produit pour le détruire et la complexité des traitements traditionnels.

A la prise en charge du caractère infectieux s’ajoutaient les médications pour l’élimination des toxines bactériennes et tissulaires pour tous les types de lésions et désordres physiques et psychiques qui se manifestent dans la maladie lépreuse.

Les traitements traditionnels ont atteint une étonnante perfection. Quant, au fil du temps, ont-ils été élaborés? Le mystère demeure et ne pourra être élucidé.

Les pays qui détiennent de telles possibilités – et avec une volonté politique – pourraient faire reculer une endémie qui sévit depuis la muit des temps et poursuit ses ravages sur quatre continents.

REFLEXIONS

  1. Sans connaître l’agent pathogène responsable de la lèpre, la médecine africaine au Sénégal a, depuis des temps anciens, élaboré des traitements complexes, d’une grande efficacité.

La culture préablable du bacille de Hansen n’était donc pas indispensable comme l’impliquaient les conceptions occidentales.

2)  La technique des antibiogrammes, tenue en haute estime durant quelques décennies, s’est      révélée une fausse alliée.

Le  temps a montré que tout antibiotique ou toute molécule de synthèse dirigés contre les germes, après des succès éphémères, engendrait des phénomènes de résistance avec l’émergence d’agents infectieux de virulence exacerbée. Le phénomène n’aurait pas manqué de se produire avec des antilépreux nouveaux , comme ce fut déjà le cas avec les anciens qui étaient prescrits

3)  Ces constatations m’avaient fait écrire, en 2004, en évoquant le travail gigantesque qu’avait nécessité l’obtention de la culture de la mycobactérie lépreuse:  Avions-nous travaillé en vain, dans nos chambres stériles, avec nos milliers de tubes et de flacons ensemencés?

La réponse, de toute évidence, n’était pas négative, nos résultats avaient ouvert de nouvelles perspectives et expliqué des phénomènes qui demeuraient obscurs. Mais le doute  ne nous en avait pas moins effleurés et perturbés »

  1. Ces phénomènes obscurs, ces « mystères » ainsi qu’ils étaient qualifiés suscitaient de vives interrogations et ne pouvaient que capter l’attention, dans la recherche scientifique. Ils se rapportaient à des faits cliniques.:

   – la soudaine réapparition d’une multitude de bacilles, chez des patients en « négativation bactériologique » considérés comme très améliorés.

  – la contagiosité de la lèpre tuberculoïde ne comportant que très peu de bacilles et jugée longtemps comme une « lèpre fermée ».

  1. Rechercher la solution de ces « mystères » s’imposait. Elle fut apportée par certains résultats de nos travaux.

Ils démontraient l’existence d’un cycle vital chez Mycobacterium leprae. Le bacille de Hansen en représente une des étapes. Une autre étape, capitale, est constituée par les « formes filtrables ». Ces éléments sphériques sont élaborés en grand nombre à l’intérieur du corps bacillaire puis libérés au moment de la lyse bactérienne. Très ténus, ils traversent les membranes filtrantes qui retiennent les bactéries et ne sont visibles qu’en microscopie électronique. Ils évoluent ensuite progressivement jusqu’au stade du bacille classiquement connu.

Ces éléments qui échappent aux examens de routine sont présents dans les liquides de l’organisme, d’où la contagiosité de toutes les formes de lèpre.

  1. Il ressort de l’ensemble de ces données que si la science n’a pu conduire à une thérapeutique antilépreuse, ella permis de percevoir les impératifs d’une véritable thérapie atteignant l’efficacité.

Il apparaît nettement que les traitements mis en oeuvre doivent assurer non seulement la destruction des bacilles mais agir aussi sur tous les éléments pathologiques du cycle vital de M. Leprae.

  1. L’efficacité des traitements antilépreux de la médecine africaine au Sénégal repose sans doute, ainsi qu’il est logique de le penser, sur une action globale des associations de plantes médicinales envers les différents aspects revêtus par l’agent responsable de la lèpre. En d’autres termes, toutes les étapes du cycle doivent être visées et neutralisées. Parallèlement, l’élimination de toxines ainsi produites constitue une obligation à ne pas négliger, afin d’éviter toute manifestation allergique malencontreuse.

CONCLUSION

Sur des bases autres que scientifiques, la médecine africaine a élaboré des thérapies antilépreuses de grande valeur.

La science, par les données fondamentales issues des travaux de laboratoire, a montré les exigences d’une véritable thérapeutique antilépreuse qui doit tenir compte de toutes les étapes du cycle vital du

bacille   Myctobacterium  Leprae.

La politique sanitaire mondiale concernant la lèpre devrait être révisée en fonction des perspectives nouvelles qui ont été dégagées

Dr Yvette Parès   7.10.2009

Professeur à l’Université de Dakar de 1960 à 1992

Dr ès-science

Dr en médecine

Directrice du centre de recherches biologiques sur la lèpre de 1975 à 1992

Directrice de l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar (Sénégal) de 1980 à 2003

Bilan des stages 2018 – 2019

Il est temps – durant ce mois d’avril – de faire un bilan de l’année 2018-2019 sur les stagiaires et les visiteurs qui sont venus à l’Hôpital Traditionnel de Keur Massar 

  • soit pour y effectuer un stage de découverte de la médecine traditionnelle ou des plantes africaines
  • soit pour donner un coup de main lors d’un séjour « découverte du Sénégal et de sa culture ».

STAGES:

Les premières stagiaires sont arrivées le 28 septembre 2018 et la dernière partira le 12 mai 2019. Nous avons eu la joie de recevoir 19 stagiaires européens:

  • Marie et Juliette (6 semaines)
  • Enora (7 semaines)
  • Florent (2 semaines)
  • Ingeborg et Joppo (10 jours)
  • Corine et Philippe (4 semaines)
  • Anne (6 semaines)
  • Anaïs (1 semaine)
  • Caroline et François (2 semaines)
  • Elsa et Pauline (1 semaine)
  • Emmanuelle (6 semaines)
  • Maryamu (8 semaines)
  • Colette (6 semaines)
  • Solenne (6 semaines)
  • France (2 semaines)

Nous avons également eu 8 stagiaires sénégalais ou européens vivant à Dakar ou à Saint Louis:

  • Mamodou (4 jours par semaine)
  • Mangane (le samedi 3 mois)
  • Anne (le mercredi)
  • Ursula et Maria (3 jours)
  • Anne (2 jours par semaine)
  • Sylvie (2 jours par semaine)
  • Rama (4 jours par semaine)

La durée des séjours a été d’une semaine à deux mois (durée maximum pour un séjour au gîte). Plusieurs stagiaires ont eu des compétences à partager avec l’équipe autour des patients : kinésithérapie, réflexologie, naturopathie, fabrication de produits cosmétiques, massages, moxibustion; aromathérapie; etc…

SEJOURS et PARTAGE:

Nous avons eu la joie d’accueillir 20 ami-e-s qui ont partagé le quotidien de l’Hôpital en donnant de leur temps, de leurs moyens, de leur énergie au labo, en consultation, à l’école ou au jardin selon leurs branches professionnelles ou leur bonne volonté dans les domaines suivants: peinture; architecture; graphisme; photographie; jardinage; apiculture; irrigation; pédagogie; gestion; médecine tibétaine énergétique; bricolage; etc.

  • Natacha et Stéphane (1 semaine)
  • Karin (5 semaines)
  • Parents de Florent (1 semaine)
  • Gaëlle et Benjamin (10 jours)
  • Laetitia et Jean-Charles (4 semaines)
  • Thérèse (3 semaines)
  • Evelyne et Pascal (2 semaines)
  • Brigitte (1 semaine)
  • Annelise (2 semaines)
  • Françoise, Laurence, Philippe et Pierre (1 semaine)
  • Nadège et Yann (10 jours)

Toute l’équipe de l’Hôpital a grandement apprécié ces stagiaires, visiteurs et visiteuses,  venu-e-s de tout près ou de très loin! C’était à chaque fois de grandes bouffées d’air frais, des initiatives, des avancées, d’une part dans la reconnaissance de la valeur de cette médecine traditionnelle, d’autre part, dans la possibilité de faire rencontrer des approches de médecine différentes…pour le plus grand bonheur des patients! Et cela est inestimable. 

Un grand merci à chacune et à chacun d’être venu-e jusqu’ici pour partager et nous enrichir réciproquement…

Et petit écho en images sur quelques moments partagés à l’Hôpital ou durant les jours de pause…

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